Sur la route

Jacob Holdt

Du 05 février 2016 au 03 avril
14h-18h / WE: 10h-12h & 14h-18h – Fermé mardi

Découvrez le voyage initiatique d’un jeune danois dans les années 1970 aux États-Unis. Jacob Holdt dresse un portrait sombre de l’Amérique à travers des photographies, utilisées comme preuves face à l’incrédulité de sa famille. Documents qu’il s’emploiera à diffuser à son retour au Danemark pour éclairer et dénoncer les incohérences d’une Amérique à laquelle les Européens refusent de croire.

Fils de pasteur, Jacob Holdt quitte son Danemark natal au début des années 1970 pour se rendre au Canada, avant que son goût de l’aventure et ses convictions ne le poussent à traverser les États-Unis pour rejoindre le Chili et participer à la révolution démocratique de Salvador Allende.
Fasciné en même temps que terrifié par l’Amérique de Nixon, alors en pleine guerre du Viêtnam, le jeune homme vagabonde finalement à travers quarante huit états pendant cinq années. Aspiré par les mouvements anti-guerre, les contre-cultures, les populations marginales, il s’arrête ici ou là, à la manière des routards : chez les pauvres, les riches, les Blancs, les Noirs. Il noue des amitiés informelles, a des expériences amoureuses, fréquente les bas-fonds comme la haute société de Cambridge, les ultra-racistes du Sud profond et les travestis noirs de Detroit.
De son périple outre-Atlantique, il relate les errements et les découvertes dans des lettres adressées à son père. Face au scepticisme du pasteur qui a du mal à croire que le Nouveau Monde puisse engendrer tant de misère sociale, de dénuement et de violence, Jacob Holdt se sert alors, par hasard ou par nécessité, d’un petit appareil photo envoyé du Danemark par sa famille. C’est pour rendre compte de la réalité de la société américaine, et notamment de la condition des Noirs et du racisme dont ils sont victimes, qu’il produit des images.

Travaux

Devenu photographe grâce à l’impérieuse exigence du témoignage, Jacob Holdt réalisera ainsi des milliers de clichés en couleur. Ces clichés, témoins de son parcours initiatique, frappent par leur crudité, mais aussi par l’étonnante compassion qui s’en dégage. Ne se considérant pas comme un photographe, Jacob Holdt construit ses images sans souci d’esthétique. Toutefois un réel sens de la composition lui permet de raconter dans chacune de ses images une véritable histoire ; une histoire vécue avec ceux dont il saisit l’image. Un constat sans détour de la misère.
Quasi inconnu du monde de la photographie, Jacob Holdt est resté une figure importante du milieu militant danois. Sur la base du travail documentaire engrangé à l’époque, il donne encore aujourd’hui de nombreuses conférences contre le racisme, la pauvreté et l’injustice sociale. Ses images de l’Amérique des démunis des années 1970 ont ainsi inspiré Lars von Trier pour ses films consacrés à la société américaine, « Dogville » et « Manderlay ».

Biographie

Né à Copenhague en 1947, fils et petit-fils de pasteur, Jacob Holdt arrête ses études à l’âge de 18 ans. En 1967, il est renvoyé de la Garde Royale pour avoir refusé de tirer sur une cible à forme humaine. Par la suite il fréquente les nombreux mouvements politiques issus de la révolte de 1968. En 1970 après une dispute avec son Père, il se rend au Canada pour travailler dans une ferme. En voulant rallier « la révolution démocratique » d’Allende au Chilli Jacob Holdt traverse les USA. Il est si fasciné par ce pays qu’il va y demeurer cinq années. En 1975 il revient au Danemark avec 15 000 diapositives. Il présente d’abord à un public restreint ses photographies sous forme de diaporama. En 1977 devant l’intérêt suscité par ses projections, Jacob Holdt accepte l’édition du livre en forme de journal intime « American Pictures » qui connaît un rapide succès. Outre les photographies, le livre contient textes, témoignages et lettres. Le livre est ré-édité dans de nombreux pays. Depuis cette époque Jacob Holdt présente son diaporama dans de nombreuses universités et écoles. Il poursuit en parallèle son activité de photographe auprès d’associations humanitaires.

partenaires

Centre d’Art Gwin Zegal, Ministère de la Culture et de la Communication, Région Lorraine, Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Château des Lumières