alexandra frankewitz
« des aires » & « Palimpseste »
du 8 juin au 15 juillet 2023
du mercredi au dimanche
14h-18h
VERNISSAGE LE JEUDI 8 juin 2023 À 18H30 – galerie du cri des lumieres – CHÂTEAU DE LUNÉVILLE -commun sud
Des Aires
Habiter, activité ordinaire dont nul ne peut s’affranchir, résonne avec l’idée de sédentarité. Pourtant, se loger ne répond pas tant à une exigence sociale d’ancrage territorial qu’à un besoin naturel d’aller et venir sans entrave du monde extérieur à l’espace confiné du «chez soi». Hissé par le capitalisme au rang des denrées rares assujetties au profit et à la spéculation, l’habitat n’est pas un sujet anodin.
Rien d’étonnant à ce qu’au sein des classes populaires, premières dépossédées de cet instrument privilégié du bien-être, l’habitat «hors norme» ait acquis une certaine forme de noblesse, symbole d’insubordination, mais surtout d’un épanouissement libéré de la pesanteur conformiste. En prenant pour objet l’habitat mobile, éphémère et léger, Des Aires traverse, dans un témoignage vivant, une part occultée de l’histoire populaire occidentale : celle qui a érigé la mobilité au rang de valeur émérite d’un système fondé sur la propriété privée.La non-conformité de ces habitats non ancrés au sol (tels que la yourte ou la cabane) conduit des personnes qui ont fait le choix de la « simplicité volontaire » devant les tribunaux face aux dépositaires de l’autorité du droit de l’urbanisme. Des questions fondamentales qui remanient les concepts de propriété privée et de rapport au territoire se posent et trouvent un certain écho médiatique. « Des Aires », nourri de portraits d’hommes et de femmes liés à cette question de l’habitat léger et mobile, remet à plat dans un langage posé et documenté les fondements du débat et de l’incompréhension séculaire entre nomades et sédentaires.
Gaëlla Loiseau
Palimpseste ou la résilience de la jeunesse grecque
Suite à la crise économique de 2008, ce sont, selon la Banque de Grèce, 450 000 Grecs qui ont quitté leur terre. Le niveau de vie s’est effondré et le pays est à genoux : les salaires ont drastiquement chuté, le SMIC plafonne à 480€ mensuel et les retraites ont baissé plus de dix fois depuis 2011. Le taux de chômage crève les plafonds, tout particulièrement chez les jeunes où il approche les 40% en 2018. Déçus à plusieurs reprises par le gouvernement Syriza, pour beaucoup d’entre eux, la réponse de l’espoir réside dans le peuple. Les plus diplômés vont tenter leur chance en Europe ou sur d’autres continents. On parle d’une indéniable fuite des cerveaux. Au fil des années de crise, pour ceux qui sont restés, les regroupements familiaux ont été inévitables. Les jeunes ne pouvant plus payer leur loyer n’ont d’autres choix que de retourner chez leurs parents. Les regroupements familiaux atteignent parfois 3 générations. Pour ces jeunes, il a fallu tout reconstruire, se réinventer, retrouver un nouveau souffle après avoir abandonné leur vie de jeune adulte…
Beaucoup d’entre eux ont su se bâtir un nouvel avenir en renouant avec la terre de leur enfance. Dans un périple traversant le nord du pays, de Igoumenitsa à l’Ouest à Orestiada proche de la frontière turque, je suis allée à la rencontre de jeunes Grecs qui, grâce à un nouvel élan, ont créé leur emploi ou ont été bénéficiaires d’actions de solidarité en faveur de l’emploi pour les jeunes
partenaires
En partenariat avec le Ministère de la culture, le CNAP, la Région Grand Est, le Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle, le Château de Lunéville.