Jardin public & Jardin privé

Résidence de Juraj Lipscher

Résidence artistique en Lorraine et en Bretagne 2015/2016,
en partenariat avec le Centre d’Art GwinZegal de Guingamp.

Jusqu’au XVIIème siècle les jardins utilitaires ou d’agrément restent le privilège des classes aisées. Seuls certains favorisés, aristocrates et les abbayes en possèdent. Ces jardins privés ne seront ouverts qu’avec parcimonie à un public restreint. Faute de pouvoir y accéder, la population se promène aux abords des remparts et se rassemble aux portes des villes, dans les espaces dégagés de prairies ou de plaines. Au XVIIe siècle, la ville s’ouvre et la monarchie absolue est à son apogée. L’architecture et l’agencement des parcs sont le reflet d’un désir d’étalage du pouvoir royal.

Ce n’est qu’en 1789, avec le bouleversement de la révolution que s’entrouvrent les portes des hôtels, des demeures urbaines de l’aristocratie et du clergé. Et là, derrière les murs, le peuple fasciné découvre la nature ordonnée des jardins « à la Française », l’exubérance pittoresque des jardins « à l’anglaise ». Tous ces vastes jardins deviennent des biens nationaux, conservés en tout ou partie et sont mis à la disposition du public. Et dès lors le jardin public, dans son acception moderne, est né : un espace urbain naturaliste, planté, paysagé et entretenu par la collectivité pour l’agrément de tous.

Le jardin public reste un lieu de rencontre, car il procure au visiteur l’agrément d’un lieu en retrait de la norme urbaine et la plupart des codes de la ville sont abandonnés à l’entrée et souvent la liberté des tenues ou des attitudes favorise les rencontres. On y retrouve à la fois des étudiants révisant leur cours, des retraités se promenant, de jeunes parents et leurs enfants, des lycéens, étudiants, travailleurs en pause s’y restaurent le midi et parfois des musiciens profitent de cet espace pour répéter. Le jardin public est devenu, dans la ville, un lieu incontournable de socialisation.

Biographie

1948 Né à Prague, Tchécoslovaquie
1950 Part à Bratislava, Tchécoslovaquie
1968 Emigre en Suisse pour étudier la chimie à l’Université de Zurich
1968 Débute son travail photographique